La loi de 2023 créant France Travail (ex. Pôle Emploi) introduit pour l'accès au revenu de solidarité active (RSA), de nouvelles règles. L'une d'elle étant la réalisation de 15 à 20 heures d’activité par semaine pour en bénéficier, dans le cadre d'un "contrat d'engagement réciproque".
Qu'est-ce que le RSA ?
Le RSA est une aide sociale qui assure un niveau minimum de ressources aux personnes sans revenus ou avec des revenus faibles. Il concerne actuellement 1,82 million d'allocataires, soit 3,65 millions de personnes en incluant leurs familles. Le montant mensuel s'élève à 607,75 euros pour une personne seule et à 911,63 euros pour un couple sans enfants.
L’avis d’Emna : Je suis contre !
"Le RSA est censé être un mécanisme de redistribution verticale visant à réduire les inégalités de revenus. Il repose sur des transferts sociaux destinés à soutenir les ménages ou individus les plus vulnérables, sous condition de ressources. Cependant, au lieu de jouer pleinement ce rôle, il devient parfois l’objet de « stigmatisation ». Les bénéficiaires du RSA, souvent en situation de grande précarité, sont présentés à tort comme des « profiteurs » du système. Cela contribue à durcir les politiques sociales, en instaurant une méfiance généralisée envers les aides publiques et en détournant l’attention des véritables causes des déséquilibres économiques.
Ce discours s’inscrit dans une logique où les économies sont recherchées sur le système de protection sociale, alors même qu’il représente un filet de sécurité essentiel pour des millions de personnes.
Paradoxalement, d’autres leviers fiscaux, comme la réinstauration de l’ISF, sont écartés sous prétexte de protéger la compétitivité économique. Toujours la même histoire : priorisation des intérêts des plus favorisés au détriment des populations les plus fragiles."
L’avis de Marie : Je suis pour !
"Je soutiens l’idée du RSA et des 15 heures d’activité. Ces dispositifs peuvent offrir un véritable tremplin vers une réinsertion sociale et professionnelle.Tout d’abord, il convient de rappeler que l’accès au RSA est déjà complexe :pour ma part, après mon service civique, je n’ai pu en bénéficier faute d’avoir cumulé suffisamment d’heures d’emploi.
Par ailleurs, le RSA ne permet pas de vivre dignement, et les 15 heures d’activité hebdomadaire pourraient constituer une opportunité pour les bénéficiaires de renouer, au minimum, avec une forme d’activité, voire de retrouver un emploi.Les chantiers d’insertion en sont un bon exemple, accompagnant les allocataires du RSA vers une réinsertion progressive via une activité à temps partiel.
Ce dispositif rappelle le Contrat d’Engagement Jeune proposé par les missions locales, qui conditionne une aide financière à la participation à des ateliers(rédaction de CV, lettres de motivation, etc.) ou à la réalisation de stages.
Nonobstant, la réussite de ces initiatives repose sur la qualité de l’accompagnement proposé. Si celui-ci se limite à un rendez-vous mensuel ou plus, le risque est à l’inefficacité."
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