Depuis le début des années 1990, la Belgique a mis en place un « cordon sanitaire médiatique » dans lequel l’audiovisuel francophone s’engage à ne pas donner la parole en direct à des partis qui défendent des thèses racistes ou discriminantes.
...des représentants de l’extrême droite s’expriment, en direct, sur des chaînes et stations du service public. Ils sont invités à débattre avec les autres partis. Eric Zemmour passe d’un plateau à l’autre pour répéter sa conviction que « l’islam n’est pas compatible avec la République ».
Marion Maréchal, en direct sur France-Inter le 4 février2024, affirme, le plus sérieusement du monde, qu’« il y a, à peu près, 40 % des résidents algériens sur le sol français qui sont sans activité ni emploi ».
Le principe du cordon ne s’applique pas à l’extrême gauche : il ne s’agit pas d’une question d’extrêmes mais d’un problème de propos racistes ou discriminants, sanctionnés comme des délits.
L’avis de Jonathan Bevis, Docteur en droit public
Je suis pour. La manière dont CNEWS, Europe 1, JDNews et Frontières manipulent l’information au nom de leur hypothétique liberté d’expression, amène à se poser la question de leur déontologie journalistique.
Leur traitement de l’information est monothématique, avec des experts qui ont régulièrement prouvé leur méconnaissance des dossiers.
Immigration, insécurité, criminalité sont placés continuellement dans leurs émissions parce qu’ils savent qu’ils permettront de faire de l’audience.
Comme disait Alain Weill, fondateur de BFM : « L’info est un produit marketing comme un autre. »
L’avis de Thibaut Eudier, Chargé de relations presse et Benoit Marsault, Comptable
Nous sommes contre. L’extrême droite dispose d’un poids tellement important dans l’opinion que la défiance et leurs soutiens ne feraient qu’augmenter à la suite d’une censure des dirigeants d’extrême droite.Il faut les combattre idéologiquement, par le débat, en soulignant leurs incohérences et leur haine. L’erreur fatale des médias a été de laisser J.-M.Le Pen s’exprimer et proférer ses propos racistes en toute impunité à partir des années 80. Une censure, qui plus est totale, constituerait un scandale légitime dans une société attachée à la liberté d'expression des opinions politiques. Les dérives doivent toutefois être réprimées avec fermeté, tout en œuvrant pour l’indépendance de la presse papier et audiovisuelle.
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